Les thérapies par exposition à la réalité virtuelle (TERV) s’inscrivent dans le cadre des thérapies cognitivo-comportementales (TCC) mais de 4e génération.
Alors qu’une thérapie classique (2e et 3e génération) fait appel à votre imagination ou à des situations réelles parfois compliquées à mettre en place, la réalité virtuelle propose une expérience immersive « ici et maintenant » qui crée une illusion de présence.
Le principe est donc de vous immerger, à l’aide d’un casque 3D, dans des environnements virtuels créés selon des protocoles scientifiques, et pensés dans les moindres détails visuels et sonores.
Guidé par la thérapeute, vous êtes ainsi confronté, de manière progressive et selon des règles strictes, aux stimuli qui déclenchent une réponse dysfonctionnelle. Via le processus d’habituation, cette dernière va progressivement s’atténuer jusqu’à disparaître.
Le logiciel C2Care retranscrit en réalité virtuelle plus de 170 scènes différentes pour une exposition graduelle et sécurisée. Les environnements dans lesquels vous êtes immergés sont contrôlés par le thérapeute, permettant ainsi d’éviter des événements fortuits ou des attitudes d’évitement, en guidant la séance d’exposition qui dure en moyenne une vingtaine de minutes pour permettre « la montée en émotions ».
L’idée n’est pas de provoquer une crise de panique, mais au contraire de vous permettre de comprendre les mécanismes psychiques en jeu pour pouvoir les maîtriser. Les innombrables paramétrages mis à la disposition du thérapeute lui permettent d’agir à tout moment sur le déroulement de l’exposition :
Ces dispositifs fondés sur les nouvelles technologies permettent de dédramatiser la thérapie et d’attirer des personnes parfois réticentes à consulter. En palliant les difficultés liées à l’exposition in vivo/dans le monde réel, ils offrent la possibilité d’accéder sans limites à d’innombrables environnements.
Les avantages de la réalité virtuelle sont nombreux :
Vous êtes placé de manière prolongée et répétée dans des situations virtuelles du logiciel "C2Phobia" qui sont activement évitées du fait de leur caractère anxiogène. Par cette exposition, le thérapeute va provoquer un phénomène d’habituation.
Vous allez progressivement vous habituer aux stimuli anxiogènes virtuels et vous allez pouvoir, grâce au transfert des apprentissages, retrouver un fonctionnement normal face aux situations et objets réels qui étaient auparavant source d’anxiété intense.
Ce transfert d’apprentissage est rendu possible par l’immersion et le sentiment de présence qui maximisent les potentiels du déconditionnement.
En vous exposant de manière graduelle et progressive en réalité virtuelle, vous pourrez faire diminuer significativement votre envie de consommation, et ce, jusqu’à ce qu’elle disparaisse définitivement.
« 72% des patients fumeurs qui ont été exposés à un traitement en thérapie par exposition à la réalité virtuelle n’ont pas rechuté,» Eric Malbos, Médecin Psychiatre
La TERV présente une réelle pertinence clinique notamment dans le travail de restructuration cognitive et d’habituation. Les environnements ont été étudiés
pour susciter l’envie impérieuse de consommer (craving), déclenchant les réponses cognitives, émotionnelles et comportementales identiques à celles engendrées par l’addiction au quotidien.
Les fonctionnalités disponibles permettent notamment de cibler les fausses croyances liées à ces troubles et la perception erronée du corps.
La littérature scientifique met en avant l’intérêt de l’usage de la réalité virtuelle dans les protocoles incluant la relaxation. Navarro-Harro (2017) a ainsi démontré que plonger des personnes dans un environnement virtuel relaxant avait permis de réduire significativement leurs "émotions négatives".
Cette même auteure, en 2019, a mis en avant à travers son étude que coupler réalité virtuelle et Mindfullness était significativement plus efficace que la pratique Mindfullness seule.
Des recherches menées en Oncologie et Algologie ont apporté des données pertinentes sur l’usage de la réalité virtuelle dans la réduction de la douleur, du stress et l’augmentation du bien-être. Les chercheurs soulignent l’efficacité de la réalité virtuelle en tant que solution thérapeutique à part entière.
De plus, son usage s’inscrit également en complément aux traitements traditionnels.
Des restrictions existent cependant concernant :
Le seul risque lié à l’usage de la réalité virtuelle est le « cybermalaise ». Ce terme désigne un ensemble de maux, très proche du mal des transports, pouvant être ressenti durant ou après l’immersion. Les cybermalaises sont sans conséquences délétères sur le long terme et ne concernent qu’environ 10% des personnes.
Attention cependant à bien distinguer la Thérapie par Exposition à la Réalité Virtuelle et les autres utilisations pouvant être faites avec cette technologie : la TERV se fait toujours dans un cadre thérapeutique.
Sources: